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Sextant Asie fête son premier anniversaire !

Le 12 avril dernier, Sextant Asie fêtait son 1er anniversaire ! Bilan d'une année singulière sur les marchés asiatiques.

En avril 2021 Amiral Gestion lançait Sextant Asie avec pour objectif de faire bénéficier aux investisseurs des particularités des marchés boursiers locaux. Ceux-ci rassemblent aujourd’hui 60% des sociétés cotées dans le monde avec quelques spécificités significativement intéressantes d’un point de vue investisseur : • Un univers en forte croissance : 40% de sociétés cotées en plus par rapport à 2013, à comparer à des chiffres stables en Occident ; • Une très faible couverture par les analystes sell-side (jusqu'à 10 fois moins dans des pays comme le Japon ou l'Indonésie par rapport à l'Europe ou aux Etats-Unis) ; • Des sociétés de meilleure qualité avec un ROCE en hausse dans tous les domaines ; • Un vivier important d’opportunités d'investissement, notamment sur le segment des petites et moyennes capitalisations.

Au sein de la zone Asie, nous cherchons à offrir une stratégie différenciante en sélectionnant les meilleures idées d’investissement sans contrainte de référence indicielle, de tailles de capitalisation boursière ou de pays. Cet objectif nécessite un travail en profondeur, notamment une relation de proximité avec les équipes dirigeantes, une analyse qualitative approfondie sur les entreprises. La profondeur d’analyse et l'expertise de notre équipe de recherche sont donc essentielles. Pour suivre cette zone nous avons structurée une équipe de 6 personnes, basées entre Paris et Singapour, partageant la même passion pour l'investissement à long terme et l'investissement fondamental.

Bilan de la première année de Sextant Asie

Ce fut une année très singulière pour les marchés asiatiques, avec de nombreux événements inattendus, comme la guerre en Ukraine ou encore la tempête réglementaire en Chine. Au terme de cette première année, Sextant Asie est en léger recul de 2,2%, surperformant largement son indice de référence et la moyenne de la catégorie Actions Asie de Quantalys, affichant des performances respectives de -10,4% et -10,2% sur cette même période (du 12 avril 2021 au 12 avril 2022). Cette surperformance est principalement due à notre sous-pondération en Chine, dont le choix résulte de deux facteurs principaux : • Notre expertise sur le marché chinois nous montre que la concurrence y est si rude, que les avantages concurrentiels sont moins durables que dans d'autres pays, ce qui en fait un pays plus compliqué à appréhender en matière d’investissement. • La Chine était particulièrement « à la mode » au début de l'année 2021 en raison du succès perçu de leur lutte contre le Covid à cette époque, entraînant les valorisations à des niveaux excessifs, en particulier pour les géants de l’Internet, et réduisant d’autant notre univers d'opportunités.

Et maintenant ?

  • Tout d'abord, sur le plan réglementaire chinois, certaines mesures ont définitivement du sens, notamment l'arrêt de la dérive prédatrice insensée du secteur de l'éducation ou le rattrapage de l'Europe et des États-Unis en matière de confidentialité des données ou de politiques antitrust desgrandes entreprises de plateformes. Mais d'autres mesures rappellent le contrôle croissant que le Parti veut exercer sur l'économie et la société chinoise, comme la limitation de l'influence étrangère ou des éléments culturels dans le contenu des jeux vidéo. Fait encourageant, le gouvernement a récemment annoncé que désormais, les nouvelles mesures seront davantage coordonnées entre les ministères et annoncées longtemps à l'avance permettant une meilleure visibilité au marché et aux acteurs privés.
  • Deuxièmement, la guerre en Ukraine a été un signal d'alarme, notamment aux États-Unis, sur les aspects géopolitiques des investissements en Chine. Cela aura des conséquences à long terme sur les chaînes logistiques et les capex industriels des entreprises occidentales. Cela rend-il la Chine "ininvestissable" comme l'a dit récemment un courtier américain ? Nous ne le pensons pas, mais cela nous rend définitivement plus prudents à long terme.
  • Troisièmement, nous pensons toujours que les valorisations sont déterminantes, en particulier dans un contexte où un nombre croissant d'entreprises rachète ses propres actions, et que les marchésont subi une baisse spectaculaire au cours des 12 derniers mois. Nous avons donc augmenté nos investissements sur les valeurs chinoises de manière significative au cours de la période, principalement dans les valeurs Internet, en profitant des baisses de 30 à 70 % pour l'ensemble du secteur. Nous restons toutefois toujours moins exposés à la Chine que l'indice MSCI AC Asia.

L'inflation est un autre sujet brûlant. Comme nous ne faisons pas de prévisions macroéconomiques, nous considérons l'inflation comme un autre test de la qualité des sociétés intégrées dans notre portefeuille. Notre cas d'investissement préféré est celui qui possède (i) un pricing power, (ii) une structure de coûts favorable, (iii) une demande régulière de produits ou de services, (iv) des barrières à la sortie ; et de préférence les quatre. Par conséquent, lorsque nous examinons le portefeuille, nous constatons que la majorité des entreprises dans lesquelles nous sommes investis ont la capacité de faire face à la hausse de l'inflation, que ce soit par des prix plus élevés ou par un effet de levier opérationnel. Par exemple, nous détenons un certain nombre de petites sociétés japonaises de services informatiques et de logiciels qui fournissent des services essentiels à leurs clients alors qu'il existe un réel manque de compétences dans le secteur pour qu'elles puissent au minimum maintenir leurs niveaux de marges.

Et demain ?

Sur le long terme, cependant, nous pensons que la sélection des titres sera le principal, voire le seul, moteur de surperformance, en fournissant des performances issues d'histoires de capitalisation à long terme ou d'excellentes opportunités Value. Loin de l’indice de référence, Sextant Asie est très concentré autour de 20 valeurs représentant 75 % du portefeuille. La plupart de ces valeurs sont des entreprises japonaises, comme le montre notre allocation à plus de 50 % sur ce pays. En raison d'un effondrement de l'indice Small Cap local, nous avons la possibilité d’investir dans nos sociétés préférées à des niveaux de prix correspondant à ceux de 2020, bien que leurs fondamentaux se soient remarquablement améliorés depuis lors. Ce qui fait de cette situation une opportunité exceptionnelle à nos yeux, c'est l'amélioration accélérée des entreprises japonaises en termes d'internationalisation, d'allocation du capital et de rendement pour les actionnaires, qui n'a pas encore été prise en compte par le marché selon nous ; la décote par rapport aux pairs européens et américains ne cessant de se creuser. Cela résulte de la pression réglementaire, le gouvernement souhaitant que les entreprises améliorent l'allocation du capital au sein de l'économie. Cela provient également de l'implication croissante des actionnaires minoritaires, notamment des fonds de capital-investissement et des activistes. Nous prenons également notre part et nous avons initié des démarches d’engagement actionnarial avec trois sociétés de notre portefeuille cette année, avec l'aide notamment de notre partenaire Go Partners, avec lequel nous nous nous sommes associés dès 2019. Il s'agit d'une entreprise de longue haleine, car les résultats arrivent généralement au bout de 3 ans, mais nous avons déjà été récompensés par des améliorations notables en matière de gouvernance et d'allocation du capital, notamment par l'arrivée de nouveaux membres indépendants au conseil d'administration et par des versements de dividendes plus élevés.

Les autres pays sur lesquels nous sommes actuellement positionnés dans la région sont notamment l'Indonésie et le Vietnam. Les deux pays combinent une population jeune qui est impatiente d’intégrer la classe moyenne, ajoutant potentiellement des centaines de millions de consommateurs aux champions nationaux. Mais ils sont également riches en opportunités d'investissement non couvertes par des analyses externes et bénéficiant selon nous de valorisations raisonnables. Alors que l'Indonésie bénéficie actuellement de la hausse des prix des matières premières, le Vietnam est le principal bénéficiaire régional des dépenses d'investissement croissantes des entreprises occidentales qui se détournent de la Chine.

Les informations ci-dessus sont à titre d’information uniquement et ne constituent pas une offre de d’achat ou de vente des produits qui y sont référencés. Les informations contenues dans ce texte ne constituent pas un conseil en placement, une recommandation d’investissement ou un conseil fiscal. Certaines déclarations et données prévisionnelles sont basées sur les conditions actuelles de marché et la situation économique actuelle, les projections, et les opinions d’Amiral Gestion.