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Sextant Quality Focus : Lettre aux investisseurs pour les 3 ans du fonds

Achevé de rédiger le 15 décembre 2025

Retrouvez ici la version détaillée de notre analyse

Le 30 novembre 2025, Sextant Quality Focus a célébré son troisième anniversaire avec une performance cumulée de +62,2%, soit une surperformance de plus de 10 % par rapport à l’indice MSCI World NR (+49,5% sur la même période).* Cette performance valide notre philosophie : investir dans des entreprises de qualité, bénéficiant d’avantages concurrentiels durables, de solides barrières à l’entrée, de niveaux élevés de retour sur capitaux, tout en restant strictement disciplinés sur les valorisations. La performance a été tirée par notre sélection de titres, qui a généré plus de 26 points de surperformance et a permis de compenser les effets défavorables des liquidités et des facteurs de style sur la période (momentum, deep value (valeurs fortement décotées), faible volatilité). Nous avons bénéficié d’un mix équilibré entre des bénéficiaires de l’IA, comme Meta, Arista Networks, Alphabet, et d’autres valeurs de qualité telles que Games Workshop et Admiral Group. Notre approche reste délibérément agile, comme en témoigne un taux de rotation de 150 %.Ce chiffre est le reflet de notre discipline à redéployer le capital dès que le couple rendement/risque évolue, et non d’une logique de trading à court terme.

Analyse du contexte de marché

Les valorisations actuelles des marchés actions reflètent de plus en plus un scénario où l’intelligence artificielle générale (AGI) créerait à très court terme des « travailleurs numériques » autonomes, capables de générer des revenus massifs justifiant les niveaux records d’investissement dans les infrastructures. Or, pour que ces investissements produisent un rendement satisfaisant, ils doivent permettre un véritable « remplacement du travail » humain, et pas seulement des gains de productivité. Nous pensons qu’il y a écart important entre les attentes reflétées dans les valorisations et l’état réel de la technologie. Si les grands modèles de langage (LLM) affichent des capacités remarquables de recherche et de restitution d’information, les travaux des principaux pionniers de l’IA montrent qu’ils manquent encore de raisonnement causal, d’objectifs, de capacité à apprendre seuls, et de « modèles du monde », indispensables à une autonomie réelle. De plus, l’immense déficit des IA en nombre d’unités neuronales par rapport au cerveau humain, et la croissance quadratique des coûts pour une mise à l’échelle, pourraient bien être une cause structurelle qui empêcherait ces modèles d’atteindre le niveau de raisonnement humain à moyen terme. À nos yeux, cela rendrait les IA incapables d’opérer comme des substituts autonomes complets à la main-d’oeuvre. Ils sont en revanche fortement complémentaires : l’humain apporte une forte adaptabilité aux environnements complexes, et extrêmement efficiente sur le plan énergétique, tandis que l’IA fournit une capacité de recherche, de structuration et de traitement de l’information à très grande échelle, créant une synergie où l’un et l’autre sont plus efficaces ensemble que séparément. Sur le plan économique, à mesure que les modèles d’IA se banalisent et que les coûts d’inférence reculent, nous anticipons un transfert de la création de valeur des fournisseurs d’infrastructures vers les éditeurs de logiciels maîtres des « systèmes de référence » et de l’orchestration des flux de travail, qui ont le plus de chance de capter le surplus économique grâce à leurs données et processus propriétaires. Le décalage actuel entre des plans d’investissements qui se chiffrent en milliers de milliards et une adoption encore progressive des solutions d’IA par les entreprises rend le segment boursier du matériel et infrastructure pour l’IA vulnérable à une correction. Si les retours attendus sur ces investissements ne se matérialisent pas ou si la croissance des investissements dans les centres de données ne fait que ralentir, nous pensons que les multiples de valorisation de l’ensemble de la chaîne de matériel pour l’AI pourraient se contracter.

Positionnement du portefeuille

Dans ce contexte d’anticipations élevées, nous avons redéployé du capital en prenant des profits sur certains champions de l’IA, comme Alphabet et Meta, dont la rentabilité marginale nous semble moins attractive du fait de la surenchère en matière d’infrastructures, et Arista, dont la valorisation apparaît désormais exigeante. Nous avons réalloué ce capital vers des franchises de qualité négligées par le marché. Nous maintenons une forte conviction sur certains logiciels « systèmes de référence » et « orchestration des flux de travail », tels qu’Adobe, Paycom et Amadeus, ainsi que sur des secteurs défensifs comme la santé, les biens de consommation, et des industrielles.de qualité telles que Edwards Lifesciences, Richemont, Nestlé, Unilever, Kone ou encore Bureau Veritas. Cette construction de portefeuille nous semble offrir un meilleur coussin de sécurité : le fonds se valorise sur un multiple de bénéfices de 22,6x, selon nous significativement inférieur à celui de l’indice MSCI World, estimé à 33,2x, pour un retour sur capitaux investis proche de 30 %, soit environ trois fois celui de notre indice de référence. La volatilité persistante et la concentration des capitaux sur l’IA créent des opportunités d’achat attractives pour les entreprises de qualité, actuellement sous-évaluées par rapport au reste du marché.


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*Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et ne sont pas constantes dans le temps. Performances de la part F du 30 novembre 2022 au 28 novembre 2025.